Les mécanismes de défenses
font partis des concepts fondamentaux de la psychanalyse.
Dans
l’oeuvre de Freud il y a une dizaine de procédés psychologique dont se sert
le Moi dans les conflits susceptibles d’aboutir a une névrose.
Pour
Laplanche
et Pontalis le procédé des MdD est de réduire voire supprimer
l’ensemble des modification susceptibles de mettre en danger l’intégralité et
la consistance de l’individu.
Il existe de nombreuses définitions
correspondant à des conceptions de cette notion et qui sont parfois forts
éloignées les unes des autres.
Ionescu (1997) retient 9 définitions, dont une
générale :
« Les
MdD sont des processus psychique inconscient visant à réduire ou annuler les
effets désagréables réelles ou imaginaires en remaniant les réalités et dont
les manifestations (comportement, idées, affects) peuvent être inconscient ou
conscient. »
Cette définition met l’accent sur l’origine inconscient des
défenses susceptibles de donner lieu à des dérivées conscientes qui peuvent être
évaluée cliniquement.
Indispensables
lors de la construction du Moi, les défenses sont considérées comme faisant
parti intégrante du développement psychologique normal.
Dans certaines conditions morbide, certain mécanismes de défenses
sont susceptibles de devenir pathologiques, ils peuvent être pathogène de part
leur nature même ou par leur mode pathologique de leur utilisation. C’est le
cas de défenses rigides partiellement ou rigoureusement inefficaces. Il s’agit
d’un fonctionnement psychique entravé dans sa souplesse, harmonie et
adaptation.
La définition retenue par le DSM IV parait moins spécifique que celle
proposée par la plus part des psychanalystes. Les
MdD sont assimilées au style de coping, cad à la capacité d’ajustement. Ce sont des processus
psychique, automatiques qui protégent l’individu de l’anxiété ou de la
perception de danger, ou encore de facteur de stress intérieur ou extérieur.
Dans cette conception les MdD sont présentés comme opérant une médiation
entre la réaction de l’individu du conflit émotionnel et les facteurs de stress
internes et externes
Dans la littérature, le
nombre de MdD varie selon les auteurs : Anna Freud distingue 10
mécanismes, Bergeret en distingue 25, Laplanche et Pentalis en distinguent 26
et le DSM IV 31. Cette fluctuation du nombre ne va pas sans poser le problème
du sens précis donner au concept.
1. Classification des défenses :
La classification associée au développement des échelles et
questionnaires portant sur les fonctionnements défensif a classé les MdD selon
leur caractère adaptatif ou à l’inverse selon leurs valeurs pathogènes et leurs conséquences néfastes sur l’adaptation.
Les principales classifications
sont celles de : G.EVaillant ; M.P Bond ; J.C Perry.
Le DSM IV et le
DSM IV-R propose une classification dérivée de celle de G.E vaillant et J.C
Perry.
Le modèle hiérarchique de Vaillant est celui qui a
eu l’impact le plus important il contient 4 MdD :
- Défense psychotique : englobe la projection délirante, le déni psychotique et la
distorsion.
- Défense immature : regroupe le passage à l’acte, la projection, la
fantaisie schizoïde, hypocondrie, réaction passive agressive, et la
dissociation.
- Défense névrotique : refoulement, déplacement, formation réactionnelle,
intellectualisation.
- Défense mature : altruisme, sublimation, humour, anticipation.
La classification de Perry a été reprise dans le DSM IV qui a ajouté
3 défenses psychotiques :
- Projection
délirante
- Le
délire psychotique
- La
distorsion psychotique
Le regroupement des défenses
obsessionnelles et des autres défenses névrotiques permet de maintenir une
classification à 7 niveaux :
- Niveau
adaptatif élevé :
caractérisé par l’utilisation préférentielle de défense comme l’anticipation,
capacité de recours à autrui ou affiliation, affirmation de soi ou accessibilité,
sublimation et la répression.
- Niveau
inhibition mentale :
utilisation répétée de dissociation, isolation de l’affect, formation
réactionnelle, refoulement, et annulation rétroactive.
- Niveau
de distorsion mineure de l’image : emploie de dépréciation, idéalisation et omnipotence
- Niveau
de désaveux : déni,
projection, rationalisation
Les questionnaires et les
tests sont faciles et rapides à utiliser, cependant il semble évaluer que les
défenses accessibles à la conscience.
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Echelle Life
Style Index (LSI) de Plut Chik
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97 items qui constituants 8 échelles de regroupement défensif,
qui résultent des données empiriques et théoriques.
-Echelle de compensation « dans mes rêves je suis tout le temps le centre
d’attention »
- Echelle de déni « je n’ai aucun préjugé »
- Echelle de déplacement « si quelqu’un me dérange je ne lui dit pas mais je me
plains a quelqu’un d’autre »
- Echelle de sublimation, annulation et rationalisation « il met plus difficile de parler de mes pensées que de mes
sentiments. »
- Echelle de projection « je pense que les gens vont profiter de vous si vous ne
faites pas attention. »
- Echelle de formation réactionnelle « la pornographie est
dégoûtante. »
- Echelle de régression « je deviens irritable quand on ne s’occupe pas de
moi »
- Echelle de refoulement, isolation et introversion « je me rappelle rarement de mes
rêves »
Les sujets
répondent par oui ou non ce qui permet d’obtenir un score à chaque sous
échelle.
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Inventaire de
l’organisation de la Personnalité (IPO) de Kernberg et Clarkin (1995)
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3 sous échelles qui évaluent l’épreuve de la réalité, de la
défense primitive et la diffusion de l’identification.
L’échelle de la
défense primitive a 16 items.
Ex avec le
clivage « les gens sont au fond bon ou mauvais et très peu entre
les 2 »
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Defense
Mecanism Inventory (DMI) de Clescer et Thilevich (1969)
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Basée sur
l’étude des réponses de 352 élèves à 3 histoires conflictuelles.
Il y a 5
catégories :
-
Se tourner contre l’objet :
attaque excessive et inappropriée contre la source réelle ou supposée du
danger perçu
-
Projection : réponse a des
conflits ou menace
-
Jouer sur les principes : défense comme intellectualisation,
rationalisation
-
Se tourner contre soi : colère
ou hostilité excessive et injustifié à l’égard de soi
-
Renversement : minimisation de
l’importance des conflit et menace, inclus le déni et refoulement
Les auteurs ont
élaboré un système pour transformer en 1 profil les scores obtenus aux 5
regroupements défensifs.
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Defense Style questionnair (DSQ) de M.P
Bond
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On demande au sujet de quantifier son degré d’accord ou de
désaccord par rapport à 88 propositions qui représentent les dérivées
conscientes des défenses.
Andrews et coll. (1993) ont
développé une forme abrégée de ce test comprenant 40 items et explorant les
dérivées conscientes de 20 défenses.
L’analyse en
composante principale appliquée aux items de l’échelle a donné lieu à 4
facteurs qui représentent 4 styles de défenses :
- Ensembles des réactions mal adaptatives dont peuvent témoigner le passage à
l’acte, les réactions passives, agressives, l’inhibition, projection et
régression.
- Distorsion de l’image de soi et de l’objet, regroupement omnipotence,
dépréciation, idéalisation primitive, clivage
- Style de sacrifice de soi, englobe le pseudo altruisme, formation réactionnelle
- Divers mécanismes adaptatifs et mature tel que l’humour
et la sublimation.
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Echelle de fonctionnement défensif du
DSM4 inspiré de Bond et Vaillant
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Il propose des définitions opérationnelles, claires et
concises des MdD qui sont divisés en 7 niveaux :
-
Niveau adaptatif élevé :
mécanisme qui se rapproche du coping tel que l’anticipation, l’affiliation,
l’affirmation de soi et la sublimation
-
Inhibition mentale : défense
qui maintiennent hors de la conscience des idées, des sentiments, souvenir
désir, crainte potentiellement menaçant (déplacement, isolation, des affects,
refoulement)
-
Distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres : défenses narcissique tel que la
dépréciation, idéalisation
-
Désaveu : facteur de stress,
impulsion, idées, sentiments sont attribuées a des causes externes.
-
Distorsion majeure de l’image : rêverie
autistique, identité projective
-
Disrégulation défensive : échec
de la régulation défensive donc rupture avec la
réalité objective. Projection délirante, déni, distorsion psychotique.
-
Agir (passage a l’acte) :
défense par l’agir ou le retrait : passage a l’acte, retrait apathique,
agression passive.
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2 - Test projectif et mesure des mécanismes de défense
L’école
française de Rorschach représente par Chabert, a défendu l’évaluation des MdD
par l’analyse des protocoles de Rorschach.
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Rorschach
Défens skale (RDS)
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15 mécanismes
de défenses allant de la fonction névrotique au fonctionnement psychotique.
Dans chaque
type de défense, les MdD sont décrites par 15 manifestations :
- Isolation
- Intellectualisation
- Formation réactionnelle
- Rationalisation
- Dépréciation
- idéalisation primitive
- identification projective
- clivage
- omnipotence
- Refoulement
- Projection
- au moins 4 types de déni
La cotation
utilise le contenu verbal et des aspects des réponses formelles et de la
relation patient examinateur
Avantage : la méthode de cotation est
indépendante des variables liées aux interventions ou jugement de
l’évaluateur
Inconvénient : nécessité de travailler avec des
experts juge entraînés à cette méthode.
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Echelle de
défense(LDS)
de Lerner et Lerner
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Elaboré pour
identifier la structure défensive de la
personnalité limite ; elle est basée sur la conception de Kernberg qui a
identifié 2 niveaux d’organisation défensives qui sont associé avec les
pathologies pre-oedipienne et oedipienne.
L’organisation
défensive primitive est centrée sur le clivage responsable de l’incapacité du
moi à intégrer les représentations de soi et de l’objet bon et mauvais.
La LDS a été
élaboré pour mesurer les défenses primitives (Kernberg) comme le clivage, le
déni primitif, dépréciation, idéalisation primitive, identification
projective.
En accord avec les
concepts de Kernberg la forme perçue, la façon dont elle est décrite et
l’action qui lui est attribuée sont prise en compte.
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Defense mecanism profile (DMP) de Johnson
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Test projectif
auto administré constitué de phrase à compléter
40 phrases
comme « quand je suis vraiment inquiet, je … » ou « quand je
me trouve avec quelqu’un qui ne m’aime pas, je... »
un manuel de la
cotation précise les procédures de cotation et d’administration, fournit des
critères spécifiques pour chaque mécanismes de défenses ; La cotation de
cette échelle à l’aide du manuel, nécessite un apprentissage qui permet
d’obtenir un degrés satisfaisant d’accord inter juge.
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Manuel des
MdD (DMM) pour le TAT de Cramer (1991)
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Le DMM de
Cramer a été élaboré pour mesurer 3 types de défense a partir de réponse du
TAT.
3 types de
défenses :
- Le déni
- Projection
- Identification
Chacune des
défenses peuvent être coté selon une échelle de 7 niveaux :
Par exemple
pour le déni :
- omission d’une personnes ou objet important
- perception fausse
- renversement
- affirmation de négation
- déni de la réalité
- maximisation du positif ou minimisation du négatif
- optimisme et bienveillance
Ces hiérarchies
de niveau ont été établit par une réflexion clinique et ne sont pas issu d’un
travail empirique
Elles n’ont
donc pas été validées empiriquement a posteriori.
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