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samedi 15 novembre 2014

Les échelles d’évaluation des mécanismes de défense


Les mécanismes de défenses font partis des concepts fondamentaux de la psychanalyse.
Dans l’oeuvre de Freud il y a une dizaine de procédés psychologique dont se sert le Moi dans les conflits susceptibles d’aboutir a une névrose.
Pour Laplanche et Pontalis le procédé des MdD est de réduire voire supprimer l’ensemble des modification susceptibles de mettre en danger l’intégralité et la consistance de l’individu.
Il existe de nombreuses définitions correspondant à des conceptions de cette notion et qui sont parfois forts éloignées les unes des autres.


Ionescu (1997)  retient 9 définitions, dont une générale :

«  Les MdD sont des processus psychique inconscient visant à réduire ou annuler les effets désagréables réelles ou imaginaires en remaniant les réalités et dont les manifestations (comportement, idées, affects) peuvent être inconscient ou conscient. »
Cette définition met l’accent sur l’origine inconscient des défenses susceptibles de donner lieu à des dérivées conscientes qui peuvent être évaluée cliniquement.
Indispensables lors de la construction du Moi, les défenses sont considérées comme faisant parti intégrante du développement psychologique normal.
Dans certaines conditions morbide, certain mécanismes de défenses sont susceptibles de devenir pathologiques, ils peuvent être pathogène de part leur nature même ou par leur mode pathologique de leur utilisation. C’est le cas de défenses rigides partiellement ou rigoureusement inefficaces. Il s’agit d’un fonctionnement psychique entravé dans sa souplesse, harmonie et adaptation.

La définition retenue par le DSM IV parait moins spécifique que celle proposée par la plus part des psychanalystes. Les MdD sont assimilées au style de coping, cad à la capacité d’ajustement. Ce sont des processus psychique, automatiques qui protégent l’individu de l’anxiété ou de la perception de danger, ou encore de facteur de stress intérieur ou extérieur.
Dans cette conception les MdD sont présentés comme opérant une médiation entre la réaction de l’individu du conflit émotionnel et les facteurs de stress internes et externes

Dans la littérature, le nombre de MdD varie selon les auteurs : Anna Freud distingue 10 mécanismes, Bergeret en distingue 25, Laplanche et Pentalis en distinguent 26 et le DSM IV 31. Cette fluctuation du nombre ne va pas sans poser le problème du sens précis donner au concept.

1. Classification des défenses :
La classification associée au développement des échelles et questionnaires portant sur les fonctionnements défensif a classé les MdD selon leur caractère adaptatif ou à l’inverse selon leurs valeurs pathogènes et leurs conséquences néfastes sur l’adaptation.
Les principales classifications sont celles de : G.EVaillant ; M.P Bond ; J.C Perry.
Le DSM IV et le DSM IV-R propose une classification dérivée de celle de G.E vaillant et J.C Perry.
Le modèle hiérarchique de Vaillant est celui qui a eu l’impact le plus important il contient 4 MdD :

- Défense psychotique : englobe la projection délirante, le déni psychotique et la distorsion.
- Défense immature : regroupe le passage à l’acte, la projection, la fantaisie schizoïde, hypocondrie, réaction passive agressive, et la dissociation.
- Défense névrotique : refoulement, déplacement, formation réactionnelle, intellectualisation.
- Défense mature : altruisme, sublimation, humour, anticipation.

La classification de Perry a été reprise dans le DSM IV qui a ajouté 3 défenses psychotiques :
- Projection délirante 
- Le délire psychotique           
- La distorsion psychotique

Le regroupement des défenses obsessionnelles et des autres défenses névrotiques permet de maintenir une classification à 7 niveaux :
- Niveau adaptatif élevé : caractérisé par l’utilisation préférentielle de défense comme l’anticipation, capacité de recours à autrui ou affiliation, affirmation de soi ou accessibilité, sublimation et la répression.
- Niveau inhibition mentale : utilisation répétée de dissociation, isolation de l’affect, formation réactionnelle, refoulement, et annulation rétroactive.
- Niveau de distorsion mineure de l’image : emploie de dépréciation, idéalisation et omnipotence
- Niveau de désaveux : déni, projection, rationalisation

Les questionnaires et les tests sont faciles et rapides à utiliser, cependant il semble évaluer que les défenses accessibles à la conscience.

Echelle Life Style Index (LSI) de Plut Chik
97 items qui constituants 8 échelles de regroupement défensif, qui résultent des données empiriques et théoriques.
-Echelle de compensation « dans mes rêves je suis tout le temps le centre d’attention »
- Echelle de déni « je n’ai aucun préjugé »
- Echelle de déplacement « si quelqu’un me dérange je ne lui dit pas mais je me plains a quelqu’un d’autre »
- Echelle de sublimation, annulation et rationalisation  « il met plus difficile de parler de mes pensées que de mes sentiments. »
- Echelle de projection « je pense que les gens vont profiter de vous si vous ne faites pas attention. »
- Echelle de formation réactionnelle « la pornographie est dégoûtante. »
- Echelle de régression « je deviens irritable quand on ne s’occupe pas de moi »
- Echelle de refoulement, isolation et introversion « je me rappelle rarement de mes rêves »
Les sujets répondent par oui ou non ce qui permet d’obtenir un score à chaque sous échelle.

Inventaire de l’organisation de la Personnalité (IPO) de Kernberg et Clarkin (1995)
3 sous échelles qui évaluent l’épreuve de la réalité, de la défense primitive et la diffusion de l’identification.
L’échelle de la défense primitive a 16 items.
Ex avec le clivage « les gens sont au fond bon ou mauvais et très peu entre les 2 »

Defense Mecanism Inventory (DMI) de Clescer et Thilevich (1969)

Basée sur l’étude des réponses de 352 élèves à 3 histoires conflictuelles.
Il y a 5 catégories :
- Se tourner contre l’objet : attaque excessive et inappropriée contre la source réelle ou supposée du danger perçu
- Projection : réponse a des conflits ou menace
- Jouer sur les principes : défense comme intellectualisation, rationalisation
- Se tourner contre soi : colère ou hostilité excessive et injustifié à l’égard de soi
- Renversement : minimisation de l’importance des conflit et menace, inclus le déni et refoulement
Les auteurs ont élaboré un système pour transformer en 1 profil les scores obtenus aux 5 regroupements défensifs.

Defense Style questionnair (DSQ) de M.P Bond
On demande au sujet de quantifier son degré d’accord ou de désaccord par rapport à 88 propositions qui représentent les dérivées conscientes des défenses.

Andrews et coll. (1993) ont développé une forme abrégée de ce test comprenant 40 items et explorant les dérivées conscientes de 20 défenses.
L’analyse en composante principale appliquée aux items de l’échelle a donné lieu à 4 facteurs qui représentent 4 styles de défenses :
- Ensembles des réactions mal adaptatives dont peuvent témoigner le passage à l’acte, les réactions passives, agressives, l’inhibition, projection et régression.
- Distorsion de l’image de soi et de l’objet, regroupement omnipotence, dépréciation, idéalisation primitive, clivage
- Style de sacrifice de soi, englobe le pseudo altruisme, formation réactionnelle
- Divers mécanismes adaptatifs et mature tel que l’humour et la sublimation.

Echelle de fonctionnement défensif du DSM4 inspiré de Bond et Vaillant
Il propose des définitions opérationnelles, claires et concises des MdD qui sont divisés en 7 niveaux :
- Niveau adaptatif élevé : mécanisme qui se rapproche du coping tel que l’anticipation, l’affiliation, l’affirmation de soi et la sublimation
- Inhibition mentale : défense qui maintiennent hors de la conscience des idées, des sentiments, souvenir désir, crainte potentiellement menaçant (déplacement, isolation, des affects, refoulement)
- Distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres : défenses narcissique tel que la dépréciation, idéalisation
- Désaveu : facteur de stress, impulsion, idées, sentiments sont attribuées a des causes externes.
- Distorsion majeure de l’image : rêverie autistique, identité projective
- Disrégulation défensive : échec de la régulation défensive donc rupture avec la réalité objective. Projection délirante, déni, distorsion psychotique.
- Agir (passage a l’acte) : défense par l’agir ou le retrait : passage a l’acte, retrait apathique, agression passive.


2 - Test projectif et mesure des mécanismes de défense
L’école française de Rorschach représente par Chabert, a défendu l’évaluation des MdD par l’analyse des protocoles de Rorschach.

Rorschach Défens skale (RDS)
15 mécanismes de défenses allant de la fonction névrotique au fonctionnement psychotique.
Dans chaque type de défense, les MdD sont décrites par 15 manifestations :
- Isolation                                                    
- Intellectualisation                                      
- Formation réactionnelle                             
- Rationalisation                                          
- Dépréciation                                               
- idéalisation primitive
- identification projective
- clivage
- omnipotence
- Refoulement                                               
- Projection
- au moins 4 types de déni
La cotation utilise le contenu verbal et des aspects des réponses formelles et de la relation patient examinateur
Avantage : la méthode de cotation est indépendante des variables liées aux interventions ou jugement de l’évaluateur
Inconvénient : nécessité de travailler avec des experts juge entraînés à cette méthode.

Echelle de défense(LDS)  de Lerner et Lerner
Elaboré pour identifier la structure défensive de la personnalité limite ; elle est basée sur la conception de Kernberg qui a identifié 2 niveaux d’organisation défensives qui sont associé avec les pathologies pre-oedipienne et oedipienne.
L’organisation défensive primitive est centrée sur le clivage responsable de l’incapacité du moi à intégrer les représentations de soi et de l’objet bon et mauvais.
La LDS a été élaboré pour mesurer les défenses primitives (Kernberg) comme le clivage, le déni primitif, dépréciation, idéalisation primitive, identification projective.
En accord avec les concepts de Kernberg la forme perçue, la façon dont elle est décrite et l’action qui lui est attribuée sont prise en compte.


Defense mecanism profile (DMP) de Johnson

Test projectif auto administré constitué de phrase à compléter
40 phrases comme «  quand je suis vraiment inquiet, je … » ou « quand je me trouve avec quelqu’un qui ne m’aime pas, je... »
un manuel de la cotation précise les procédures de cotation et d’administration, fournit des critères spécifiques pour chaque mécanismes de défenses ; La cotation de cette échelle à l’aide du manuel, nécessite un apprentissage qui permet d’obtenir un degrés satisfaisant d’accord inter juge.

Manuel des MdD (DMM) pour le TAT de Cramer (1991)
Le DMM de Cramer a été élaboré pour mesurer 3 types de défense a partir de réponse du TAT.
3 types de défenses :
- Le déni
- Projection
- Identification
Chacune des défenses peuvent être coté selon une échelle de 7 niveaux :
Par exemple pour le déni :
- omission d’une personnes ou objet important
- perception fausse                             
- renversement
- affirmation de négation
- déni de la réalité
- maximisation du positif ou minimisation du négatif
- optimisme et bienveillance

Ces hiérarchies de niveau ont été établit par une réflexion clinique et ne sont pas issu d’un travail empirique
Elles n’ont donc pas été validées empiriquement a posteriori.



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